«Franchement, ça n'est guère le moment.» Dans l'entourage d'Eric Besson, le secrétaire d'Etat chargé de la Prospective, on la joue modeste. Le rapport attendu sur la TVA sociale, qui devait être rendu cette semaine au président de la République et au Premier ministre, attendra sans doute encore un peu.
La TVA sociale doit permettre de baisser une partie des cotisations payées par l'employeur sur les salaires, contre une augmentation de la TVA. Un dispositif qui doit assurer de nouvelles sources de financements pour la protection sociale, tout en baissant le coût du travail (voir Libération du 10 août). Le sujet avait été lancé entre les deux tours des législatives par une confidence maladroite de Jean-Louis Borloo. La gauche s'était engouffrée dans le débat, fustigeant un impôt injuste.
Pédagogie. Après un été d'atermoiements, le message paraît simple : il n'y aura pas de hausse de la TVA au nom de la création d'une TVA sociale. François Fillon comme le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, le répètent : la mesure n'est pas opportune. La conjoncture morose semble avoir eu raison des efforts de pédagogie qu'appellent de leurs voeux un certain nombre de députés favorables à la mesure. «Les Français voient les prix s'envoler, note un député UMP. Et ils ne voient pas encore la traduction directe sur leur fiche de paie du travailler plus pour gagner plus . Alors on ne va pas les embrouiller avec des problèmes de TVA.