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Portrait

Eloigné du Palais, le numéro 2 du régime choisit les urnes

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Fouad Ali al-Himma a dû démissionner pour se présenter aux élections. Un choix qui ressemble fort à une disgrâce.
publié le 6 septembre 2007 à 9h31

Casablanca

envoyée spéciale

Bien plus que le score des islamistes aux législa­tives de demain, c'est son départ du gouvernement et son éloignement de l'entourage royal qui agitent le sérail politique. Car si Fouad Ali al-­Himma était tout à la fois l'interlocuteur des partis politiques, l'un des principaux gestionnaires des affaires sécuritaires et de l'épineux ­conflit du Sahara-Occidental, bref le vrai numéro 2 du ré­gime, c'était en raison d'une proximité avec le roi qui remonte loin : aux bancs du Collège royal. Une complicité à laquelle il doit d'avoir été le directeur de cabinet de Mohammed VI lorsqu'il était prince héritier.

Comment croire dès lors, dans ce pays où l'on ne quitte jamais le palais par décision personnelle, que al-Himma ait soudain «demandé à partir» pour se présenter aux législatives dans sa ville de Benguérir, près de Marrakech ? Qui plus est un mois avant un scrutin prévu de longue date. Quand, jamais dans l'histoire du royaume, un haut responsable n'a démissionné pour se présenter à un scrutin.

Allusion. En réalité, le pro­blème couvait déjà depuis quelque temps. L'accumulation de faux pas semble avoir provoqué l'agacement du roi : «maladresses» dans la gestion du très délicat conflit du Sahara-Occidental et «bavures» dans la lutte antiterroriste - que Fouad Ali al-Himma a menée dans un tandem très critiqué par la société civile avec le général Hamidou Lâanigri, lui-même déchargé de ses fonctions de chef de la Sûreté nationale en septembre