Pas de marche à suivre ou de préconisation dans les rapports rendus par Eric Besson et Christine Lagarde hier (1). Des statistiques, des comparatifs européens et une obsession partagée par les deux : il faut baisser le coût du travail en France et revoir les moyens de financement de la protection sociale.
«Rôle d'appoint». Sur la question de la compétitivité des entreprises, Besson et Lagarde sont presque d'accord. Le rapport du secrétaire d'Etat à la Prospective note qu'un basculement des cotisations patronales vers la TVA «réduirait les coûts de production en France et augmenterait le prix des importations». Les produits français deviendraient aussi plus compétitifs en Europe. Le rapport de Bercy nuance : la TVA sociale ne pourrait jouer «qu'un rôle d'appoint dans la mise en place d'une stratégie d'amélioration de la compétitivité des entreprises françaises. Elle ne constituerait qu'un levier parmi d'autres pour obtenir une baisse du coût du travail». Une affirmation qui ravit les parlementaires de la majorité qui militent pour une réforme sévère du marché du travail et notamment du licenciement.
La question des effets sur l'emploi est plus pointue. Besson note que pour avoir un effet, la baisse des charges devrait être «ciblée sur les bas salaires.» Si les entreprises répercutent l'intégralité de la baisse des charges sur leurs prix de production, «on peut s'attendre à ce qu'une hausse de 3 points de TVA suscite un surcroît d'emplois de 75 000