Toulouse
envoyé spécial
Cinquante garnisons de l'armée de terre en moins et dix bases de l'armée de l'air supprimées. C'est une vraie «rupture» que les états-majors s'apprêteraient à proposer au ministre de la Défense. Les chefs militaires veulent prendre Hervé Morin au mot. Celui-ci expliquait récemment ( Libération du 10 septembre 2007) que «le président de la République (lui) avait dit que le ministère de la Défense n'avait pas vocation à faire de l'aménagement du territoire».
Hier à Toulouse, devant l'université d'été de la Défense, le ministre a rappelé que «les militaires sont des citoyens qui savent qu'il faut lutter contre le déficit budgétaire» et qu'ils «ne pourront pas être exonérés de tout effort». Même s'il s'en défend («Il n'y aura aucune réduction du budget», assure-t-il), le ministre annonce quand même des années de vaches plus maigres. Les états-majors font grise mine mais, faute de pouvoir s'y opposer, ils y voient l'occasion de redessiner la carte des implantations militaires, beaucoup trop nombreuses à leur goût. Moins de petites casernes et plus de grandes bases : ce serait une manière de faire des économies. Il y a pourtant une difficulté : les élus locaux ne l'entendent pas de cette oreille, surtout à l'approche des municipales. Une base aérienne peut représenter plus de 2 000 emplois. Trois d'entre elles semblent très menacées : Colmar, Orange et Toulouse. Dans certaines villes de l'Est, comme Commercy