Opération «pensée magique». Alors que les prévisions de croissance désastreuses continuent à s'accumuler, le gouvernement et l'UMP veulent croire que rien n'est joué. Et que la France réussira à accrocher les 2,25% de croissance promis par Christine Lagarde. C'est la condition sine qua non du maintien des grands équilibres budgétaires, déjà mis à mal par les nouveaux allégements fiscaux. Ils coûteront, au bas mot, 15 milliards d'euros en année pleine. Or, la révision à la baisse des prévisions affichée par l'OCDE la semaine passée (1,8% au mieux), puis celle de l'UE mardi (1,9% pour 2007) rendent de plus en plus difficile le financement de ces promesses.
Hier, le Premier Ministre, la ministre de l'Economie et le porte-parole du gouvernement sont tour à tour montés au créneau pour défendre un objectif de plus en plus chimérique. «Hypothèses de croissance particulièrement raisonnables» pour François Fillon, alors que Christine Lagarde affirmait: «On a travaillé dans la fourchette, on tient nos engagements.»
Demain, les ministres des finances de la zone euro se réunissent à Porto pour parler de la crise financière. Mais au détour des rencontres, on devrait aussi parler de l'engagement de Sarkozy de «tout faire pour revenir à l'équilibre budgétaire» en 2010. Dans cet esprit, le ministre du Budget Eric Woerth a transmis hier le «programme de stabilité» à nos partenaires européens. Un document qui devrait les faire sourire, puisque Paris continu