Le chaud et le froid. Après un début de semaine marqué par des tensions au sein du couple exécutif, l'Elysée et Matignon ont calmé le jeu hier à l'occasion du Conseil des ministres. Nicolas Sarkozy n'avait pas apprécié que François Fillon prenne l'initiative d'annoncer, dimanche, la réforme des régimes spéciaux de retraite. Après l'avoir publiquement critiqué, mardi à Rennes, il s'est montré tout miel mercredi avec son Premier ministre, multipliant les gestes d'attention et distribuant du «cher François». Le ministre du Budget, Eric Woerth, a confirmé lors de ce Conseil l'accélération annoncée par Fillon : dans un document remis à Bruxelles, la France s'engage à régler la question des régimes spéciaux avant la fin 2007.
Stoïque. La fêlure reste pourtant sérieuse entre les deux hommes. Comme si trop de brimades et de petites humiliations avaient fini par écorner le contrat qui les lie depuis plus de deux ans. François Fillon a beau jouer les stoïques, il ne supporte plus les conseillers de l'Elysée qui occupent son terrain avec l'aval du chef de l'Etat. Pas plus qu'il ne parvient à cicatriser la blessure d'avoir été ramené à ce même rang de «collaborateur» par Nicolas Sarkozy.
Alors hier, sous les ors de l'Elysée, la comédie du pouvoir a livré un de ses grands classiques : «La vérité c'est que nous avons un Président et un Premier ministre en parfaite harmonie. Il n'y a pas la moindre tension entre eux», assurait, sans rire, le porte-parole du gou