Depuis quelques semaines, les Bretons se sont découverts nantis d'un avantage en nature et, pour certains, en espèces, dénommé Breizh Touch.
La Breizh Touch, présentée par la presse sur le mode exalté, a d'abord laissé ceux qui l'évoquaient légèrement perplexes : fallait-il dire braisetouche, breill'z'touch', braÿztoutch, brézteutch, breÿc'htaoutch, brèysstatch, brèzteuch ? Breizh, autrement dit Bretagne en breton surunifié, désormais devenu officiel. En effet, en 1941, sur ordre du dignitaire nazi en charge des affaires bretonnes, l'orthographe du breton, déjà unifiée à l'exception de celle du dialecte vannetais, a été surunifiée, le mot Breizh étant le symbole même de cette surunification, le «zh» signifiant que l'on prononce Breih en vannetais et Breiz ailleurs.
Pour les bretonnants de naissance, le mot Breizh, accolé au mot touch, du verbe touchañ, conduire les bestiaux, était énigmatique, mais au diable les hésitations : une fois compris que le mot Bretagne, sous la forme Breizh, uni à un vocable anglo-américain, se change en label commercialisable, tout devient clair.
Et, pour ceux qui peineraient encore à comprendre, en tout petits caractères, au bas d'une affiche montrant une tour Eiffel saucissonnée de manière à ressembler à un phare breton (le célèbre phare du label «produit en Bretagne»), se trouve la traduction : Breizh Touch = esprit Bretagne.
La Breizh Touch, brassant bagadou, cyber-fest-noz (au pluriel: cyberioù-festoù-noz), Breizh-en-Seine avec en prime océan-hig