Dans le 93, l'odeur alléchante de la victoire électorale ne constitue pas une garantie d'unité politique. Les socialistes de Seine-Saint-Denis (l'un des deux derniers départements dirigés par le PCF et que le PS espère conquérir en mars prochain) en fournissent l'illustration.
Pascal Popelin, patron de la fédération depuis neuf ans, a ainsi démissionné de son poste, mercredi soir, dénonçant «le spectacle donné par les instances nationales du PS et l'expression publique de ses principaux responsables». Il estime «ne plus disposer des moyens nécessaires pour conduire les socialistes de Seine-Saint-Denis, dans une période cruciale pour leur avenir». Décryptage d'un socialiste du département : «Il essaie de donner une dimension de prise de distance à son geste, mais le coeur du débat, c'est la présidence du conseil général.»
Une présidence que Pascal Popelin avait ratée d'une voix en 2004. Dans un département où le PS et le PCF font jeu égal (quinze élus chacun), la présidence semble bien partie pour tomber, en 2008, dans l'escarcelle des socialistes. D'où l'intérêt renouvelé de plusieurs d'entre eux : outre Gilbert Roger, maire de Bondy, les députés Bruno Leroux et Claude Bartolone s'étaient manifestés comme candidats potentiels. Bartolone s'était vu récemment suggérer par Pascal Popelin, d'annoncer sa non-candidature au nom de sa «progression personnelle». Las ! Bartolone, qui lorgne sur plusieurs cantons, comme Pantin-est ou Bagnolet, n'en prend pas