Lyon
de notre correspondant
Lorsqu'elle siège au Conseil des ministres, Fadela Amara parle comme une jeune femme de quartier. Quand elle arpente la banlieue, la secrétaire d'Etat à la Politique de la ville soigne son langage, parle normalement, tout en recherchant une complicité, sans oublier de mettre en scène sa proximité avec les habitants. Pas facile lorsqu'une armée d'élus et de journalistes suit.
Cela commençait jeudi par une visite dans le quartier de la Saulaie, à Oullins (Rhône), en bordure de l'autoroute du Soleil, au sud de Lyon. Une jeune femme piaffait en attendant la secrétaire d'Etat devant une école maternelle. Myriam s'occupe d'accompagnement scolaire et connaît Fadela Amara pour avoir milité à Ni putes ni soumises. A l'arrivée du cortège, elles se tombent dans les bras. «Franchement, ça me fait plaisir», assure Amara.
«Ghetto mental». Il y a quelques années, l'école primaire voisine avait si mauvaise réputation que les parents qui le pouvaient enlevaient leurs enfants dès le CP. La maternelle a alors été agrandie, afin de garder les élèves jusqu'au CE2. Fadela Amara écoute, lève les sourcils : «Mon boulot, c'est de casser le ghetto mental, faire que les gens des quartiers ne se sentent plus à part.» Dans cette école, presque tous les parents participent à des soirées de jeux société avec leurs enfants, «pour les décomplexer vis-à-vis du milieu scolaire» . Amara promet de «démultiplier les bonnes pratiques» et