Elle s'était donné le temps de la réflexion. Va-t-elle devoir, plus tôt que prévu, passer à l'action ? Alors que Ségolène Royal, de retour du Québec, avait, en cette rentrée, choisi de «prendre son temps» plutôt que le PS à la hussarde, la double charge, tant personnelle qu'idéologique, sonnée par Lionel Jospin dans l'Impasse, agite le long fleuve tranquille emprunté par l'ex-candidate. Et relance les interrogations de ses partisans. «Se taire, c'est un peu laisser la place, juge son ex-porte-parole Najet Belkacem. Et ce temps-là est utilisé par d'autres pour lui taper dessus.» Une proche confirme : «Il y a une offensive, dont le livre n'est qu'une étape. Le congrès est ouvert. Jospin va aller à la baston, sur un contenu politique avec lequel nous ne sommes pas d'accord. L'affrontement est incontournable. Mais faut-il le déclencher maintenant ?»
«Tabous». Entre les tenants de la rénovation idéologique, façon Royal, et les garants des fondamentaux du parti, version Jospin, la confrontation prend corps. Sur son issue, certains se montrent optimistes, comme l'avocat Jean-Pierre Mignard, proche de Royal : «Il y a déjà une victoire intellectuelle, puisque le travail de rénovation continuera à partir des questions qu'elle a posées. Il va leur falloir tôt ou tard rendre les armes.» Mais d'autres, comme Dominique Bertinotti, maire du IVe arrondissement de Paris, s'attendent à un match des plus rudes contre «une conception dépassée d