C'est «la fin des Rustines et du Ripolin». En présentant le projet de loi de finances pour 2008, Eric Woerth, le ministre des Comptes publics, a essayé de vendre un budget «premier jalon sur le chemin de l'assainissement des finances publiques». Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, a ajouté un couplet responsable : «Nous prenons en main les finances publiques, nous reprenons la main sur l'économie», a-t-elle martelé. C'est que sur les deux sujets, les doutes sont assez grands. Et il n'y a pas que la gauche qui condamne le texte. Les élus du Nouveau Centre ont critiqué hier un budget «pas raisonnable». «On ne fait rien contre les déficits, explique un député. On ne peut pas se payer une année de plus d'attentisme. D'autant que je croyais que c'était l'ère de la rupture.»
«Esprits chagrins». En 2008, le gouvernement affiche un objectif de déficit de l'Etat de 41,7 milliards d'euros, en très légère amélioration par rapport à celui programmé en 2007. De quoi agacer les élus centristes, ralliés à la majorité, mais qui partagent presque les mots utilisés par François Hollande. Le premier secrétaire du PS a jugé le texte «incohérent, insincère et inconséquent». Les prévisions de croissance retenues pour bâtir le projet de loi de finances - 2,25 % - font douter y compris à droite. Christine Lagarde a hier répondu sur un ton presque badin : «Les esprits chagrin considèrent que nous sommes optimistes, moi je considère que no