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Libération

Heures supplémentaires, personne n'y croit vraiment

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publié le 1er octobre 2007 à 0h26

«Travailler plus, pour gagner plus», premier jour. A partir d'aujourd'hui entre en application le slogan phare de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Soit la promesse pour les salariés que le travail va enfin payer, par un biais étrange, la défiscalisation des heures supplémentaires. Concrètement, en vertu de la loi votée en août, les heures travaillées au-delà de la durée légale de 35 heures par semaine ou 218 jours par an, devront systématiquement être payées 25 % de plus qu'une heure normale. Y compris pour les salariés employés dans des PME de moins de 20 salariés. Jusqu'ici leurs heures sup étaient seulement rémunérées 10 % de plus. Et le produit de ce travail additionnel ne sera pas soumis à l'impôt sur le revenu et sera exonéré pour une grande part de cotisations sociales.

Paradoxe. Premier constat, cette mesure est coûteuse pour l'Etat, qui va devoir dans un premier temps compenser le manque à gagner en cotisations non versées à la Sécurité sociale à hauteur de 5,1 milliards d'euros. La perte sèche à prévoir dans la campagne d'impôt sur le revenu est, elle, impossible à évaluer. Joli paradoxe, les entreprises sont incitées à recourir aux heures supplémentaires par une réduction forfaitaire de cotisations sociales, tout en pouvant continuer à bénéficier des aides versées au titre de la réduction du temps de travail. Facture : une vingtaine de milliards d'euros sur le budget de l'Etat en 2008 au bas mot.

La mesure, qui devait être la première pie