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Libération

Neuilly «scandalisée» par le parachutage de David Martinon

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Les militants UMP refusent que le porte-parole de l'Elysée soit tête de liste aux municipales de mars sans qu'ils donnent leur avis.
par Arnaud Vaulerin
publié le 1er octobre 2007 à 7h00

La colère est rentrée, mais il ne faut pas gratter beaucoup pour la faire jaillir. Car la pilule ne passe pas. Trop grosse, trop méprisante. Le parachutage de David Martinon, porte-parole de l'Elysée, dans le fief UMP de Neuilly-sur-Seine pour les municipales de mars prochain est vécu comme un «scandale».

Une militante se contient pour ne pas exploser:

«C’est quoi cette manière de faire, on n’est pas civilisé ici, on n’a pas le droit à une primaire, c’est ça?»



Lundi matin, officiellement, le mot d’ordre c’est travail et bouche cousue au 97 avenue Achille Peretti, à un jet de pierre de la mairie de Neuilly. Arnaud Teullé, le patron de la section UMP locale, briguait la succession du maire Louis-Charles Bary, non candidat à sa réélection. Mais Sarkozy a imposé Martinon. Depuis, Teullé ne s’est pas véritablement exprimé. Alors les militants tentent l’exercice de la modération et du self-control. Pas simple.

«Je suis ivre de rage»

«On est surpris, on ne pensait pas que ça ferait autant de bruit. Et il y a une quasi unanimité pour contester ce choix, à part bien sûr les deux ou trois courtisans qui cherchent à se placer»

, constate une autre militante amère.



«Je suis ivre de rage»,

vitupère Olivier Glandaz, encarté UMP depuis une dizaine d’années.

«Et je suis outré de lire dans la presse que Nicolas a intronisé David Martinon, c’est faux. Nicolas n’a soutenu ni Martinon, ni Arnaud.»

Ce facteur d'orgue de 50 ans était présent à la soirée électorale initialement prévue pour féliciter Marie-Cécile Ménard (UMP) qui a remporté la cantonale partielle de Neuilly-nord et succédé à Sarkozy. Mais la fête a tourné court et la victoire a été largement éclipsée par l'arrivée de «Nicolas», accompagné de son porte-parole, David Martinon, et de Patrick Devedjian, le patron de l'UMP.

Arnaud Teullé, qui a accepté d'être le numéro 2 sur la liste, a été acclamé, Martinon a été copieusement repoussé aux cris