La colère est rentrée, mais il ne faut pas gratter beaucoup pour la faire jaillir. Car la pilule ne passe pas. Trop grosse, trop méprisante. Le parachutage de David Martinon, porte-parole de l'Elysée, dans le fief UMP de Neuilly-sur-Seine pour les municipales de mars prochain est vécu comme un «scandale».
«C’est quoi cette manière de faire, on n’est pas civilisé ici, on n’a pas le droit à une primaire, c’est ça?»
Lundi matin, officiellement, le mot d’ordre c’est travail et bouche cousue au 97 avenue Achille Peretti, à un jet de pierre de la mairie de Neuilly. Arnaud Teullé, le patron de la section UMP locale, briguait la succession du maire Louis-Charles Bary, non candidat à sa réélection. Mais Sarkozy a imposé Martinon. Depuis, Teullé ne s’est pas véritablement exprimé. Alors les militants tentent l’exercice de la modération et du self-control. Pas simple.
«Je suis ivre de rage»
«On est surpris, on ne pensait pas que ça ferait autant de bruit. Et il y a une quasi unanimité pour contester ce choix, à part bien sûr les deux ou trois courtisans qui cherchent à se placer»
, constate une autre militante amère.
«Je suis ivre de rage»,
vitupère Olivier Glandaz, encarté UMP depuis une dizaine d’années.
«Et je suis outré de lire dans la presse que Nicolas a intronisé David Martinon, c’est faux. Nicolas n’a soutenu ni Martinon, ni Arnaud.»
Ce facteur d'orgue de 50 ans était présent à la soirée électorale initialement prévue pour féliciter Marie-Cécile Ménard (UMP) qui a remporté la cantonale partielle de Neuilly-nord et succédé à Sarkozy. Mais la fête a tourné court et la victoire a été largement éclipsée par l'arrivée de «Nicolas», accompagné de son porte-parole, David Martinon, et de Patrick Devedjian, le patron de l'UMP.
Arnaud Teullé, qui a accepté d'être le numéro 2 sur la liste, a été acclamé, Martinon a été copieusement repoussé aux cris