Début juillet, Matignon et l’Elysée font savoir à Martin Hirsch qu’il doit «communiquer davantage sur le revenu de solidarité active». Le dispositif - baptisé RSA -, qui doit inciter financièrement les allocataires de minima sociaux à reprendre un emploi (lire ci-dessous), a politiquement vocation à contrebalancer le florilège de cadeaux fiscaux consentis aux ménages aisés. Réponse du Haut-Commissaire aux solidarités actives qui avait imaginé le RSA du temps où il était encore président d’Emmaüs: «Moi, ça fait deux ans que je communique sur le sujet. C’est à vous, à présent, de montrer que ça vous intéresse.» Message entendu. Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy est à Dijon avec Martin Hirsch, la Côte-d’Or figurant parmi les départements volontaires pour expérimenter le RSA.
Terrain. Juste avant les vacances d’été, c’est François Fillon qui s’était déplacé à Argenteuil (Libération du 25 juillet) pour rencontrer des allocataires du RMI et de l’API (allocation de parent isolé). Dans une petite salle, ils avaient expliqué au Premier ministre comment une reprise d’activité (notamment à temps partiel) pouvait se traduire par une baisse de leurs revenus. Réponse de Fillon: «Il faut en finir avec un système idiot, injuste pour les bénéficiaires et mauvais pour la société. C’est pourquoi nous avons créé le RSA».
Cette fois c’est le chef de l’Etat qui monte en première ligne. Cerné par les difficultés (reprise du chômage, croissance au ralenti, moral des ménages en baisse), Nicolas Sarkozy,