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Libération

Carte judiciaire : réforme au pas de charge et dans la confusion

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Fillon et Dati annoncent des premières mesures dans le Nord-Pas-de-Calais.
publié le 13 octobre 2007 à 0h45

Lille

envoyée spéciale

Embrouiller pour mieux régner. Voilà la méthode employée vendredi lors du déplacement à Lille du Premier ministre et de la garde des Sceaux. Déplacement destiné à la fois à «annoncer les premières mesures de la réforme de la carte judiciaire» (ce qui fut fait, avec quatre tribunaux d'instance et un tribunal de grande instance supprimés dans le Nord Pas-de-Calais) et à «écouter les propositions» des élus et magistrats locaux concernant cette future carte. Destiné aussi à répéter qu'il n'y a «pas de schéma figé» et à distribuer aux journalistes une carte en couleurs intitulée «Cour d'appel de Douai : le nouveau schéma d'organisation».

«Sur le fond comme sur la méthode politique, ça n'est pas sérieux, constate Pascal Eydoux, avocat, président de la conférence des bâtonniers pour 2008. En l'espace de quelques minutes, on a un discours du Premier ministre qui dit : On va se concerter , puis un discours de la ministre de la Justice qui dit : J'ai décidé .»

La présence de François Fillon, pour la première fois impliqué dans un projet jusque là piloté par la Chancellerie, n'aura donc pas aidé à le clarifier. Y aura-t-il une loi soumise au Parlement sur la future carte ? Que va-t-il advenir des propositions des chefs de cours qui auraient dû être rendues publiques fin septembre ? Aucune de ces questions n'obtient de réponse.

Quant à ce «tour de France de la carte judiciaire», qu'entamait à Lille Rachida Dati