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«Je suis surpris»

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Henri Weber, élu socialiste, spécialiste du monde patronal
publié le 17 octobre 2007 à 0h51

Le socialiste Henri Weber, député européen proche de Laurent Fabius, est également l'un des meilleurs connaisseurs de l'histoire du patronat français. En 1986, il avait publié Le Parti des patrons. CNPF 1945-86 (Seuil) à la suite de recherches effectuées dans les archives de l'organisation patronale. Il réagit, pour Libération, à la découverte des caisses noires de l'UIMM.

Etes-vous surpris par l'existence de ces caisses secrètes ?

Oui, parce que je pensais que la moralisation de la vie politique, et notamment de son financement grâce aux lois votées au début des années 90, avait également touché le syndicalisme patronal. En revanche, on sait qu'il existe, au sein du mouvement patronal, une longue tradition de financement des acteurs publics par l'intermédiaire de groupes d'intérêts, dont l'origine remonte au XIXe siècle.

L'UIMM explique toutefois qu'elle agit dans le cadre de la loi de 1884 qui garantit aux syndicats leur indépendance, via la liberté de gestion de leurs avoirs. Qu'en pensez-vous ?

C'est un peu spécieux. Toutefois, dans le cadre du Parti socialiste, nous avions rencontré les confédérations syndicales pour savoir si elles souhaitaient que nous inscrivions dans notre programme le financement public des syndicats, comme c'est le cas pour les partis politiques. Elles ont été quasi-unanimes à le refuser au nom de leur indépendance, souhaitant seulement parler de financement de la formation des responsables syndicaux.

Mais où va l'argent de ces caisses du patronat ?

L'enquête judiciaire le dira. Je crois sur parole les dirigeants des syndicats de salariés qui affirment ne jamais avoir reçu d'argent.

Et que disent les archives historiques?

Je n'ai jamais eu entre les mains un document évoquant un financement d'un syndicat par le patronat. En revanche, nous avons beaucoup de