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Libération
Portrait

André Bellaïche, la vérité si je mens

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57 ans, chef inavoué du gang des Postiches. Hésite entre dénégation et revendication.
publié le 18 octobre 2007 à 0h52

Filou attachant, bonimenteur hors pair, soldeur de disques, André Bellaïche, 57 ans, qui fut le chef du gang des Postiches, mais ne l'avoue jamais, n'a pas son pareil pour fourguer sa camelote. Il déniche chez son grossiste à Aubervilliers des CD et des DVD qu'il transporte empilés sur son scooter pour les revendre à bas prix dans ses trois boutiques de Belleville, des Abbesses et de la rue Mouffetard, à Paris. Le bandit a également une histoire d'enfer à vendre, mais pas au rabais et pas tout entière.

Cet homme expansif qui zozote un peu et fait de grands gestes sait conter de façon drôle et émouvante le petit Tunisien miséreux de Belleville qu'il était, la promiscuité à douze dans une cave du passage de l'Atlas, sa bande de «petits choses» du quartier qui «volent par nécessité» pains au chocolat, bonbons, crayons et dindes de Noël. Puis «Dédé» rafle «de l'argent ou des portefeuilles», pallie les défaillances de sa mère, dépassée, et du père, irresponsable, peintre en bâtiment et joueur de poker qui boit sa paie et flambe les allocations. Recherché pour banqueroute, le père s'échappe tous les matins avant l'heure possible des interpellations. André, qui partage sa chambre, en a «tellement marre de l'entendre se lever si tôt pour rien et de ne pas le voir à la maison» qu'un jour il change l'heure de sonnerie du réveil : «Ce matin-là, mon père a été arrêté sous mes yeux, c'était terrible.» A 12 ans, André est placé : «C'est déjà

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