On les connaissait sous le nom de Clara et Vincent. Des pseudos censés protéger un couple de Français devenus des cobayes de la justice, des délinquants accusés d'«enlèvements d'enfants» et d'«adoption frauduleuse.» Infertile, le couple a eu recours en 2000 à la gestation pour autrui (GPA). Ils ont choisi la Californie où cette pratique - interdite en France - est tout ce qu'il y a de plus légale et encadrée. «On vivait masqués. Les autorités françaises nous faisaient passer pour des criminels.»Après six ans de poursuites judiciaires, ils remportent enfin une victoire. Fin octobre, la cour d'appel de Paris juge conformes les papiers américains qui désignent Dominique et Sylvie (leur véritable prénom) comme «parents». Et assure que «la non transcription des actes de naissance aurait des conséquences contraires à l'intérêt supérieur des enfants». «Un arrêt clair, magnifique», savoure Nathalie Boudjerada, leur avocate depuis quatre ans.
Brèche. Cette décision dans une «affaire signalée» (suivie de près par la Chancellerie) était très attendue. Lorsqu'il était Garde des sceaux, Pascal Clément avait déclaré que l'inscription à l'état civil des enfants de ce couple «reviendrait à accepter la gestation pour autrui». Il n'avait pas tort. Cette brèche (si elle n'entraîne pas de pourvoi en cassation), va soulager des centaines de parents qui ont fait appel à une gestatrice. Elle est aussi le signe,