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Libération

Le beau-parent, ce tiers encore hors la loi

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publié le 8 novembre 2007 à 1h21

La Cour de cassation - le choix d'un lieu n'est jamais innocent - a accueilli hier, à Paris, un débat sur le statut des tiers au coeur des nouvelles parentalités, du point de vue de la défense des enfants. D'emblée, on pouvait se réjouir de voir cette assemblée penser la famille sous le signe de la recomposition et de l'homoparentalité. Même si jamais ne fut questionnée cette naïveté qui consiste à croire que parler au nom de l'enfant suffit à garantir sa voix.

Parricide. Il semble que le gouvernement ne s'embarrasse pas du grand écart qui consiste à restaurer le principe de la loi du sang (ce nouveau sang, du moins, qu'est le test ADN) comme facteur de reconnaissance familiale pour limiter l'immigration dite «abusive», la génétique venant ici bien opportunément au secours du législateur, et cette réflexion sur le statut légal du beau-parent.

Il y a longtemps, certes, que la famille n'est plus conçue par les philosophes d'Aristote à Hegel, de Locke à Foucault comme l'antichambre des rapports de pouvoir de la société civile où s'exerce le droit souverain du père (dans le code napoléonien, le parricide était un crime au-dessus tout autre crime). Si la parentalité aujourd'hui est définie comme un processus d'affiliation réciproque - il y aurait beaucoup à dire sur cette réciprocité.... - qui se met en place entre un enfant et un adulte, l'opacité de ce qui se vit dans une famille est bien réelle, car tout de même la famille, recomposée ou non, reste le lieu le pl