Maryjo est agent commercial à la SNCF sur le secteur de la Défense. La semaine dernière, il travaillait à la gare de Courbevoie. Une dizaine de jeunes, «des lascars», sont arrivés dans la station, «ont commencé à taper les voyageurs». Maryjo a sonné l'alarme mais à la gare suivante les jeunes étaient descendus de voiture. «J'étais tout seul, que vouliez-vous que je fasse?»
Il défile avec 15.000 autres cheminots SNCF et RATP, ce mercredi après-midi, de la gare Montparnasse à la gare d'Austerlitz. A ses côtés, des collègues, eux aussi agents commerciaux de la SNCF, rentrés pour les plus anciens en 1999. Ils sont cinq dans legroupe de la Défense, mais pendant leur service ils sont seuls.
Maryjo a 33 ans, deux enfants qu'il ne voit presque jamais, et un couple qui part en sucette.
«Mes conditions de travail n'y sont pas étrangères»
. Il fait les 3x8, et a droit parfois à des services de 22heures à 6 heures du matin.
«Du jour au lendemain je ne sais pas dans quelle gare je serai affecté »
.
«On doit faire de l'humanisation de la gare, explique Herminie, 25 ans, on gère l'accueil des clients, mais aussi les agression verbales, et nous sommes seuls face aux clients qui gueulent au guichet». Stress d'être en première ligne, Herminie vit avec un ulcère à l'estomac. «Et je ne suis pas la seule», avance-t-elle. «C'est sûr qu'il y a pire comme boulot, y a les mineurs aussi, déclare Franck, mais on peut es