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«Ils sont les seuls à pouvoir encore se faire entendre»

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Alors que la fonction publique manifeste, les salariés du privé se sentent de plus en plus concernés par le problème du pouvoir d'achat. Paroles.
par LAURE EQUY
publié le 20 novembre 2007 à 7h00

Débrayer à son tour pour défendre le pouvoir d'achat? L'idée tenterait bien Julien, électricien dans le BTP à Nanterre (Hauts-de-Seine). «Mais si je fais grève, mon patron me met dehors illico, répond-il. A moins qu'il y ait un mouvement général: deux, trois entreprises qui s'y mettent et ça peut aller vite…».

Les revendications salariales des fonctionnaires trouvent un large écho chez les salariés du privé en galère dans les transports parisiens. Flambée des prix des matières premières, coût astronomique des loyers, «racket» à la pompe à essence, passage à l'euro «mal digéré»: la vie chère préoccupe, tous secteurs confondus.

Femme de ménage à mi-temps, Nadia avoue sans détours qu'elle a «de plus en plus de mal à [s']en sortir avec son salaire de rien du tout», 515 euros par mois. «A Noël, on ne fait plus les cadeaux d'avant. Avec 100 euros de courses, je pouvais tenir une semaine. Plus maintenant», raconte cette mère célibataire de trois enfants. Dans ce contexte de vaches maigres, Nicolas Sarkozy, avec ses propres revenus revus largement à la hausse, essuie de cinglants commentaires. «Bien sûr qu'on peut faire quelque chose pour les salaires. Le Président a bien réussi à s'augmenter, lui», grince Fofana, cariste dans un entrepôt.

S’il juge

«légitime»

la grève de la fonction publique, Rojdhi, consultant bancaire, trouve que,

«vu l’économie mondiale, l’Etat n’y peut pas grand-chose: