Le vacancier avait loué au Grand-Bornand. Comme convenu, il s'était installé dans le chalet ouvert, et attendait un trousseau de clés. L'homme est arrivé. C'était David Hotyat. «Bonjour, je suis le propriétaire», a-t-il dit. Il semblait «cordial, souriant, sympathique». Il venait de massacrer une famille pour accaparer ce chalet. Cinq personnes tuées pour éteindre une envie dévorante, devenir propriétaire ? David Hotyat a avoué, puis il s'est rétracté, pour s'enfermer dans un déni infantile. Deux hommes l'auraient assommé avant de tuer les Flactif, puis l'auraient obligé à nettoyer la maison et brûler les corps. Version impossible pour la cour d'assises de Haute-Savoie, qui a infligé la perpétuité à Hotyat en juin 2006, avec une peine de sûreté de vingt-deux ans. Verdict maximal.
David Hotyat a fait appel, et il devait être rejugé cette semaine à Lyon. Mais au dernier moment il s'est désisté. Sans plus d'explication. Il est définitivement coupable de l'assassinat des Flactif, en avril 2003. Pour comprendre son geste, il reste ses aveux lors de son arrestation en septembre 2003, les témoignages de ses complices, et des bribes sibyllines et bibliques lâchées devant les jurés. Flactif et Hotyat venaient tous deux du nord de la France. Le premier avait tout ; l'autre, rien. La jalousie serait devenue obsédante. David Hotyat et sa femme, Alexandra, étaient arrivés en Haute-Savoie à l'été 2001. Ils avaient deux filles de 2 et 5 ans. Hotyat connaissait le Grand-Bor