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Libération
TRIBUNE

Parti socialiste. Halte au meurtre

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publié le 15 janvier 2008 à 1h57

Chers amis de Libération, votre une du 8 janvier «Gauche cherche leader» était drôle et bien venue. Mais si le crime de particide n'est pas encore défini dans le droit contemporain, il est bel et bien en train de se commettre. Votre une est un élément du massacre.

Le Parti socialiste est en très mauvaise santé, en fait en quasi-paralysie, et cela depuis longtemps, nous le savons tous. Le traitement que l'on fait de cette situation dépend bien sûr du diagnostic. Et le diagnostic, c'est que la crise était latente depuis longtemps, s'est lourdement aggravée sous le mandat de François Hollande, et ne doit pas grand-chose à son départ. Elle est due pour l'essentiel au fait que le PS n'est plus capable de tenir un discours cohérent. Il n'a pas fait l'analyse de ce qui distingue le capitalisme de plein-emploi et de croissance rapide que nous avons connu de 1945 à 1972 du capitalisme de croissance molle, de précarité et de chômage que nous connaissons aujourd'hui. Il ne sait pas non plus quoi faire de l'Europe, à propos de laquelle la déploration de la mort de l'Europe politique ne saurait remplacer l'analyse pourtant manquante du rôle possible de l'Europe telle qu'elle est devant la crise économique et financière qui nous menace.

L'absence d'un futur leader qui s'impose et la multiplication excessive des candidatures peu évidentes est le résultat mécanique de cette situation : puisqu'il n'y a pas de discours, il n'y a évidemment personne qui soit capable de le prononcer mieu