Une grève «totalement inutile» pour Eric Woerth, ministre du Budget. «Un mauvais moment à passer» pour Xavier Darcos, son homologue à l'Education. Ou la traditionnelle «prise en otage des usagers et des administrés» pour le secrétaire d'Etat à la fonction publique, André Santini. Les mots ne manquent pas pour vilipender la journée nationale de grève dans la fonction publique de ce jeudi, un mouvement moins suivi que lors de la précédente journée d'action le 20 novembre, hormis dans l'Education nationale où le mouvement rencontrait un succès comparable avec 34,21% de grévistes, selon le ministère (55%, selon la FSU).
Pour Jacques, aide-soignant, qui participe à la manifestation à Paris, place de la Bastille, les allégations du gouvernement sont «complètement ridicules». «On ne prend pas la population en otage, puisqu'on a un service minimum…», glisse-t-il. Denis, fonctionnaire au ministère de l'Agriculture, ironise: «Dites-moi, est ce que je tiens quelqu'un en otage?» Plutôt que d'essayer de monter l'opinion contre les milliers de manifestants présents - 17000, selon la police, 35000 d'après les syndicats - il préférerait que le gouvernement «nous écoute et prenne en compte nos revendications.»
«Ce sont les propos habituels d'un gouvernement de droite qui ne veut pas reconnaître la situation du pays, estime Jean-Paul, barbe blanche et cheveux assortis. La vérité, c'est que le besoin de service public