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Libération

Zaha Hadid, la diva qui fait dériver les divans

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publié le 28 janvier 2008 à 2h06

Pas de salon sans prix, manière de donner un supplément d'âme créatif à la foire. C'est la diva internationale de l'architecture Zaha Hadid qui, après Jean Nouvel et Christian Lacroix, est sacrée créatrice de l'année pour le salon Maison & Objet.

Cette Londonienne de 57 ans, née à Bagdad, seule femme à avoir reçu le Pritzker Prize (en 2004), a été longtemps une géniale déconstructiviste de papier. Depuis cinq ans, elle voit affluer les commandes de toute la planète. Si elle est enfin reconnue, c'est qu'elle fait exploser les fondements du modernisme. Chez elle, tout est fluidité, qu'elle travaille à l'échelle de la table «Mesa» (Vitra), ou du BMW Central Building de Leipzig (Allemagne). Qu'elle fasse valser trois tours à Dubaï, projet en cours, ou tourbillonner la lampe «Vortexx», éditée par la galerie milanaise Sowaya & Moroni. Ses pièces, aux noms étranges d'«Iceberg» ou de «Crevasse» sont inspirées par la complexité organique de la nature, mais rendues encore plus distordues grâce aux technologies numériques.

Le salon rend hommage à cette star et à son oeuvre en pleine explosion, mais ne prend pas la peine de lui offrir une exposition décente. Toutes les pièces, qui devraient fuir comme des petits continents à la dérive, sont entassées, recréant un puzzle compact illisible. On comprend que la très exigeante Zaha Hadid ait fait part de son courroux.

L'Italienne Patricia Urquiola, élue créatrice 2008 pour «Now, design à vivre», est, elle, élégamment exposée. Tout son mobilier