Le logement, dossier noir à Marseille. «La situation est dramatique, désespérante, on ne sait pas comment on va s'en sortir», assure Micheline Mathis, responsable de l'habitat pour la Confédération syndicale des familles (CSF). Le prix de l'immobilier a plus que doublé depuis 1998, et la classe moyenne ne peut plus accéder au logement, réservé aux privilégiés. D'après l'association Un centre-ville pour tous (1), «seulement 21 % des habitants de la communauté urbaine ont des revenus leur permettant de devenir propriétaires de logements à prix libres ou maîtrisés. Or, ceux-ci constituent aujourd'hui 90 % de la production des logements neufs.» Selon un sondage récent réalisé dans les Bouches-du-Rhône (2), la moitié des salariés du privé dépense entre 30 et 50 % de son budget pour le logement, et 12 % plus de 50 %. Enorme. Et ne parlons pas des plus pauvres.
Engorgement. La Fondation Abbé Pierre considère que 21 % des ménages sont mal logés sur la communauté urbaine. Exclue du privé, la population se tourne vers le logement social. Et là, c'est l'engorgement. «Il ne peut plus répondre à la demande», assure Micheline Mathis. A Marseille, on compte plus de 20 000 demandes en attente. Au rythme actuel, «il faudra quarante ans pour les satisfaire», ironise-t-on chez Un centre-ville pour tous (CVPT). Le problème ? «Tous les terrains disponibles sont pris par le privé, les bailleurs sociaux ne peuvent pas rivaliser», expliqu