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Libération

Monsanto, la semance à scandales

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Firme plus que centenaire, le leader mondial des OGM abhorre la lumière. C’est le constat accablant de l’enquête de Marie-Monique Robin diffusée ce soir sur Arte. Entre désinformation, pressions et lobbying, bienvenue dans «le Monde selon Monsanto».
publié le 11 mars 2008 à 2h39

«Franchement, on aurait dû faire plus de tests, mais les entreprises agro-industrielles ne voulaient pas, parce qu'elles avaient fait de gros investissements pour développer ces produits. J'ai subi beaucoup de pressions pour ne pas être trop exigeant. La seule fois où j'ai osé en parler pendant le mandat de Clinton, je me suis fait taper sur les doigts, par l'industrie, mais aussi par les gens du gouvernement.» «Pratiques». L'homme qui parle à la journaliste Marie-Monique Robin n'est pas un militant anti-OGM. Il s'appelle Dan Glickman et fut le secrétaire à l'Agriculture de Bill Clinton. C'est un des témoins de l'enquête le Monde selon Monsanto, diffusée ce soir sur Arte et qui fait aussi l'objet d'un livre (1).

«L'idée était de raconter l'histoire de la multinationale et de chercher à comprendre dans quelle mesure son passé éclaire ses pratiques actuelles, écrit Marie-Monique Robin. Il n'est pas simple d'opposer la vérité des faits à celle de Monsanto.» Monsanto, objet de tous les fantasmes. Le leader mondial des OGM n'a cessé d'être agité comme un épouvantail en France ces derniers temps, à l'occasion du Grenelle puis du débat au Sénat sur la loi OGM. La société de Saint Louis (Missouri) vend ses semences et ses herbicides dans le monde entier. Souvent, les mêmes accusations reviennent. Marie-Monique Robin a voulu «en avoir le coeur net», en confrontant le discours de la firme à la réalité.

Sa première démarche a