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Libération
Le Libé des écrivains.

Marseille a d'abord besoin de sortir du fossé phocéen

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Municipales. Second tour.
par Emmanuel LOI, (à Marseille)
publié le 13 mars 2008 à 2h41

Les adversaires se connaissent depuis longtemps, ils s'affrontent dans une danse de mort où le perdant laissera des plumes. Sous le chapitre de la menace et de l'intimidation - on ne survit pas à Marseille si on n'a pas le cuir endurci -, les deux maîtres d'armes, Jean-Noël Guérini (PS) et Jean-Claude Gaudin (UMP), se livrent à une rixe surjouée. En politique, tous les coups sont permis.

Dans une ville où l'entremise est une religion, où chaque camp accuse l'autre d'acheter les votes, de conquérir par des moeurs retorses la confiance de ses concitoyens, il y a une mesure d'échelle dans le boniment. En ère moderne, le primat de l'image surdétermine la posture, les propos et l'angle d'attaque.

L'accusation de clanisme fait sourire Jean-Noël Guérini. Fier de sa campagne et d'avoir fait vaciller un cacique de la scène politique nationale, il poursuit son offensive en vantant une image de rassembleur, qui viserait à s'échapper de la tutelle de son parti. En a-t-il les moyens ? Qu'est-ce qui meut un animal politique, quel est le mobile de l'action d'un homme politique, citoyen de la cité parmi d'autres, qui se détache de la communauté pour se mettre en avant dans l'intérêt prétexté de celle-ci ?

Militant depuis plus de trente ans, il a franchi tous les paliers : le drainage de terrain par tractage, parlotte et conciliabule, jusqu'aux manoeuvres tacticiennes d'état-major. Pilotée par un maître ès sciences politiques marseillaises, Patrick Mennucci (le plus virulent adversaire de Gaudi