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Interview

Jean-Marc Ayrault «Ne pas s'enliser dans un combat sans but et sans fin»

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Défense Entretien. Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée, aurait voulu un vote :
publié le 1er avril 2008 à 2h56

Jean-Marc Ayrault sera l'orateur principal du parti socialiste lors du débat qui se tient aujourd'hui à l'Assemblée sur l'engagement français en Afghanistan. Il réclame que cette décision soit soumise au vote du Parlement.

Que pensez-vous de la décision de Nicolas Sarkozy de renforcer la présence militaire en Afghanistan ?

C'est une erreur et un bouleversement de l'engagement français. Nicolas Sarkozy avait déclaré entre les deux tours de l'élection présidentielle : «La présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive.» Pourquoi est-ce devenu si urgent d'envoyer des renforts militaires en Afghanistan ? Il ne donne aucune explication pour étayer cette volte-face.

Le chef de l'Etat invoque la nécessité de lutter contre le terrorisme. Cela ne passe-t-il pas par l'envoi de nouvelles troupes ?

Nicolas Sarkozy ne peut pas se contenter de cet argument péremptoire. Autant il était légitime d'aider les Etats-Unis après le 11 Septembre, autant il est devenu urgent de procéder à une évaluation de ce qui a été fait en Afghanistan. Sans cette évaluation, la décision d'envoyer des renforts s'apparente à une fuite en avant, totalement improvisée. On ne peut pas s'enliser dans un combat sans but et sans fin et dans une démarche qui risque de mettre inutilement nos troupes en danger.

Cette décision correspond-elle à un alignement de Paris sur la politique américaine ?

Nicolas Sarkozy veut sans