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La citadelle rouge résiste à la verte Dominique Voynet

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publié le 3 mai 2008 à 3h19

«Madame Voynet, quel est votre parfum ? C'est envoûtant», lance le quinquagénaire, qui porte beau en tenue de mécano. «Quel dragueur de bal !» désamorce en riant la nouvelle maire de Montreuil. Lui, penaud, comprend «dragueur à deux balles».

Un mercredi de la fin avril. 9h30. Point de vacances pour Dominique Voynet, qui arpente le garage municipal, «le plus gros de Seine-Saint-Denis, on est une ville de gauche !» précise un agent - et son armada de 230 véhicules. «J'ai vu dans la note que vous m'avez faite que, pour les véhicules écolos, il n'y a pas de bon choix», dit-elle aux chauffeurs. Ils lui parlent du vapo-détendeur de la Kangoo au GPL qui a lâché. Coût : 730 euros. De la mise aux normes de la pompe à essence municipale : 72 000 euros. «J'ai l'impression que l'argent sort de ma poche !» lâche la nouvelle édile. «Elle est autoritaire non ?» s'inquiète un agent.

Plaintes et répliques. Au fond de l'atelier, la Citroën C5 de son prédécesseur est au marbre, le toit tout cabossé. «C'est les marrons du parking de la mairie. On a résilié le leasing et on lui refait une petite beauté», explique le carrossier. Le siège conducteur est couvert d'une housse où l'on peut lire: «Au revoir et bon voyage.» L'ironie n'échappe pas à Voynet. Dans «l'atelier» où s'affairent vitriers, menuisiers, plombiers, maçons et une couturière, pour les rideaux des bâtiments communaux, un responsa