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Enquête

Fourniret, tueur pour un trésor

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En 2004, Michel Fourniret avoue avoir tué Farida Hammiche, femme de son compagnon de cellule. Un mois avant le meurtre, ils avaient exhumé une caisse pleine d’or.
A l'ouverture du procès à la cour d'assises de Versailles, le 13 novembre 2018. (Albert Facelly/Libération)
publié le 6 mai 2008 à 3h21

Disparue corps et biens, Farida Hammiche. Elle avait 28 ans. Elle était femme de braqueur. Le 12 avril 1988, elle a été trucidée pour un trésor par Michel Fourniret, le pote de détention de son mari. Il a fini par l’avouer seize ans plus tard, mais n’a pas révélé l’endroit où il l’avait enterrée. Il n’est même pas jugé pour ce crime déclaré prescrit, alors qu’il endosse des meurtres antérieurs. Au procès Fourniret, devant la cour d’assises des Ardennes, la journée du 14 mai sera consacrée à Farida, avec sa soeur et son mari, mais uniquement dans le cadre de l’examen de personnalité des accusés. Comme si la mort de Farida Hammiche était passée par pertes et profits.

Fille d'ouvrier algérien de la cité Balzac à Vitry-sur-Seine, la jeune femme aux boucles brunes et au sourire lumineux avait scellé son destin à celui de Jean-Pierre Hellegouarch, un Breton né à Pontivy en 1943, devenu chaudronnier et surtout voyou, d'extrême gauche. En 1965, une attaque à main armée dans l'Espagne franquiste, jugée «politique», lui avait valu une condamnation à la peine de mort, commuée en quarante ans de prison. Evadé en juillet 1979 du pénitencier de Burgos en compagnie de militants basques, Hellegouarch prend une fausse identité et trouve un point de chute dans le Val-de-Marne. Il rencontre Farida Hammiche et le couple s'installe à Vitry-sur-Seine.

Au début des années 80, le Breton procure des armes à ses amis basques, en vend également à des militants d'Action directe, continue les hold-up, réc