Même adolescente, Monique Olivier était molle et fainéante, déjà lasse d'une vie trop fade. Née à Tours en 1942 d'un artisan peintre et d'une mère portée sur l'alcool, Monique Olivier n'a guère eu le goût de l'instruction, ne passe pas son certificat d'études, ni son diplôme de secrétariat, travaille à 18 ans dans une agence immobilière, qui la vire au bout d'un an. Elle s'ennuie. A l'en croire, elle rate même sa première relation sexuelle avec un militaire dans un hôtel de Thionville : «C'est là que j'ai bêtement perdu ma virginité. Il m'arrive de m'en vouloir et de me considérer comme une prostituée», a-t-elle expliqué hier lors de l'examen de sa personnalité.
Auto-école. Il faut dire que son troisième mari Michel Fourniret, obnubilé par l'hymen des jeunes filles, l'a obligée à rejouer la scène du dépucelage avec son bidasse tous les soirs pendant des années. «Je me dis que j'ai couché avec le premier venu», admet-elle, piteuse, dans le box des accusés. A 30 ans, elle habite toujours chez ses parents et rencontre André Michaux, un voisin qui tient une auto-école. Elle devient sa secrétaire et sa compagne. Au bout de sept ans, ça se dégrade. Original un peu jobard, Michaux plaque l'auto-école pour s'adonner à sa passion, la peinture : «Je lui servais de modèle», dit Monique Olivier.
Intenable à la barre, ce premier mari qui porte beau à 72 ans, chemise blanche et costume gris, lunettes de soleil remontées sur le front, l'a fait