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Christian Picquet, dans le rouge

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publié le 10 mai 2008 à 3h24

Le poing levé. Certains de ses camarades trotskistes ont eu «ce geste de guerre» dit-il, lorsqu'ils ont eu sa tête. En lui coupant les vivres. Un mois après, ça fait encore mal à Christian Picquet de raconter cette réunion de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) où fut votée la suppression du poste de permanent attribué à la minorité. Car derrière la froideur des terminologies, tous savaient qui occupait ce poste depuis vingt-huit ans : Picquet, 55 ans, chef de file de la minorité. Payé 1 745 euros nets par mois pour animer la direction du mouvement et sortir chaque semaine Rouge, l'hebdo maison.

«La politique, c'est dur, mais le poing levé, humainement ça meurtrit», répète-t-il, assis dans son minuscule bureau à Montreuil, dans l'imprimerie qui sert de siège à la LCR. «Ce qu'ils ont fait, c'est une rupture morale avec la tradition de pluralisme de la ligue.» Le voilà donc dépermanentisé, comme on dit à la Ligue. Son courant, qui pèse 14 % dans le parti, n'a plus droit qu'à un «demi-poste» de permanent. Et pour se mettre en conformité, Picquet est prié de démissionner. Ce qui permet à Alain Krivine d'expliquer que «Picquet n'est pas viré. On lui a donné six mois pour se retourner. Et il reste membre de toutes les instances politiques». Conclusion du fondateur de la LCR : «L'affaire Picquet, c'est un pet dans l'eau.» Sauf que le pet fait des vagues.

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