Jean-Marie Le Pen a toujours eu des oursins dans les poches. Encore plus quand il s'agit de rembourser la coquette somme de 8 millions d'euros (sans les intérêts), au député européen (FN) Fernand Le Rachinel, un des derniers grognards du lepénisme. Ce dernier avait alors remplacé les banques, peu enclines à prendre des risques avec le parti de Le Pen, pour financer une partie des campagnes présidentielle et législatives.
Les revers électoraux du FN ont entraîné une importante réduction de son financement public. Du coup, Le Pen se voit contraint de vendre le siège du parti et ne se précipite pas pour rendre ce qu'il doit. Face à la mauvaise volonté manifestée par le parti d'extrême droite pour s'acquitter de sa créance, Le Rachinel, l'unique imprimeur, à la cassette bien remplie, des affiches, tracts et autres manifestes du FN, a décidé de hausser le ton et de pousser un cran plus loin la procédure judiciaire.
Dès novembre, il a engagé une procédure de saisie conservatoire sur le montant de la vente du Paquebot, le siège historique du FN à Saint-Cloud. Lundi, le tribunal civil de Nanterre a reconnu officiellement sa position de créancier et a décidé que l'affaire serait jugée courant juin. Car, depuis le mois de mars, le FN use de toutes les ficelles de procédures pour ne pas payer. «Vis-à-vis de Le Rachinel qui a toujours mis la main à la poche quand on le lui demandait, l'entourage de Jean-Marie Le Pen se comporte comme des voyous de la pire espèce», balance un proc