A l'avant-garde de la rupture, Patrick Devedjian a sorti hier le lance-flammes contre les 35 heures. Mais la charge héroïque a tourné au fiasco: aussitôt contredit par la plupart des dirigeants de la majorité, le secrétaire général de l'UMP a dû, une fois de plus, subir l'humiliation publique d'un désaveu du chef de l'Etat.
A l'occasion du dixième anniversaire du vote de la première loi Aubry, le numéro 1 du parti majoritaire croyait pourtant bien faire en demandant «avec force» le «démantèlement définitif» des 35 heures. Démantèlement, le mot était fort. Plus fort que le «carcan» dont Nicolas Sarkozy et François Fillon promettent de débarrasser le pays. Devedjian ne se contente pas de prôner, comme le fait le gouvernement, des négociations «entreprise par entreprise» sur les contingents d'heures supplémentaires. Il veut que la négociation sociale puisse déterminer une «durée contractuelle» du travail qui viendrait se substituer à la durée légale. «Après dix ans de peine sous la loi Aubry, nous avons droit à la liberté conditionnelle», a claironné l'avocat Devedjian. Alors qu'on lui faisait remarquer qu'il va plus loin que Sarkozy, il a bravement répondu qu'il s'agissait de montrer «la détermination de l'UMP» à ceux qui seraient tentés de freiner la réforme.
Réponse immédiate et cinglante du ministre du Travail, Xavier Bertrand: «Il faut garder une durée légale du travail à 35 heures, qui déclenche les heures s