Monique Olivier, la «muse» de Michel Fourniret, la fausse soumise qui ne dit jamais non à son tyran de mari et se met à genoux pour le supplier à la façon des petites filles, reste une énigme. Deux mois de procès et de questions n'ont pas fait bouger d'un iota la femme au dos voûté et au visage de cire. Certes, l'accusée se met à bégayer et à trembler quand les interrogations du président Latapie et des avocats des familles se font pressantes, mais pour parler d'elle, de son parcours de fille de peintre nantais délaissée par son père et ses frères, et de ses trois hommes, l'élocution devient parfaite, le verbe fluide et les mots abondants. A se demander si Monique Olivier ne joue pas la comédie.
«Voix mielleuse». D'ailleurs, le procès l'a montrée par le passé bonne comédienne en duo avec son «fauve». Pour appâter la candide Jeanne-Marie Desramault, «rayonnante de foi», que Michel Fourniret captive en 1989 avec ses envolées sur Dieu, elle n'hésite à se faire passer pour la gentille «Pierrette Jadot» avec son bébé et son mari «Paul», afin de l'emmener «se promener» en Belgique et déjeuner dans un salon de thé : «Elle était contente». La nouvelle «Vierge Marie» de Fourniret a pourtant bien failli y rester ce jour-là. Mais son époux a renoncé. Elle a appelé plus tard, sous le faux nom de «Mme Jadot», au couvent des Bénédictines de Charleville-Mézières, pour inviter «d'une voix mi