Robert est amer, Ménard est furibard. C'est pourtant son heure de gloire : depuis le coup d'éclat d'Olympie, où, surgissant tel «Bob Morane contre tout chacal», il a perturbé la cérémonie d'allumage de la flamme olympique, jamais Reporters sans frontières n'a eu un tel impact. Le tee-shirt est en rupture de stock, le standard explose, les demandes d'entretien aussi. Mais il n'est pas content. Déprime post-partum ? Depuis qu'il est entré dans la quatrième dimension, celle de ceux qui font l'actu, sa vie, son oeuvre, tout est passé au microscope déformant des médias. Autant le préciser : Libé a offert sa une à RSF le jour du passage de la flamme à Paris et vend le tee-shirt aux menottes olympiques. Nous voilà donc en flagrant délit de renvoi d'ascenseur. Et puis, est-il possible d'être objectif envers un type qui s'est dépensé sans compter pendant l'enlèvement de Florence Aubenas et Hussein Hanoun ? Cela dit, au boulot.
Sale engeance les journalistes ! Toujours les premiers à l'appeler en cas de pépin, pour ensuite le canarder afin de prouver leur indépendance. «Que ce soit une organisation française de journalistes, putain, on pourrait être fiers de ça. Et parfois, je lis des choses qui me blessent parce que je les trouve injustes.» Ce samedi matin, il reçoit chez lui, les nerfs à fleur de peau mais rasé de près. Il y a du lapin Duracell chez cet homme, qui carbure à l'adrénaline et l'amnésie. Comme les journalistes.
Jusqu'à présent, dans la