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Libération

Faut-il supprimer le ministère de la Culture ?

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Débat animé par Laurent Joffrin et Julie Clarini (France Culture)
par
publié le 13 juin 2008 à 3h51

Christine Albanel

Ministre de la Culture et de la Communication

Si l'on veut que notre cinéma se réduise comme peau de chagrin, comme cela s'est passé dans d'autres pays d'Europe, si l'on veut que notre littérature se concentre sur l'édition de best-sellers, que nos théâtres, nos opéras accueillent les seuls spectateurs qui peuvent payer le prix que coûte réellement une place, bref, si l'on veut soumettre la culture à la seule loi du marché, alors oui, supprimons son ministère. La plupart des pays ont des administrations culturelles. Plus rares sont ceux qui ont dédié un ministère à la culture. Plus rares encore ceux qui ont une organisation aussi élaborée que la nôtre. La France a fait ce choix il y a près de cinquante ans et il n'a presque jamais été remis en cause depuis cette date. En cinquante ans, grâce à l'action conjuguée de l'Etat et des collectivités territoriales, la France s'est dotée d'un réseau très dense d'équipements culturels, sans équivalent dans le monde. En cinquante ans, les médias et les industries culturelles ont connu plusieurs révolutions et nous vivons en ce moment la plus importante, avec le développement d'Internet. Les enjeux portés par le ministère ne sont plus les mêmes qu'il y a vingt-cinq ans. Les outils, méthodes, les modes d'intervention ne peuvent être les mêmes. Qui pense sérieusement à supprimer le ministère ? De plus en plus de voix s'élèvent, en revanche, pour qu'il s'adapte au nouveau paysage de la cult