Les sénateurs ont infligé mercredi un camouflet aux députés et au gouvernement en refusant d'inscrire la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution, lors du débat sur la réforme des institutions.
La majorité UMP mais aussi les centristes, les communistes, les radicaux -dont l'ancien socialiste Michel Charasse- et quelques sénateurs PS, comme Robert Badinter et Jean-Luc Mélenchon, ont adopté par 216 voix contre 103, un amendement supprimant la référence aux langues régionales, ajoutée au texte par les députés.
Le PS, les Verts et quelques UMP ont voté contre. L'Assemblée nationale avait décidé à la quasi-unanimité d'ajouter à l'article 1 de la Constitution une phrase indiquant que "les langues régionales appartiennent au patrimoine" de la Nation.
Alors que la majorité sénatoriale avait, en commission, accepté le dispositif des députés, la discussion en séance a révélé la réalité d'une opposition farouche de l'UMP à cette mesure.
"Nos enfants parlent texto, il faut renforcer le français et ce n'est pas en faisant appel aux langues régionales", a déclaré Jean-Pierre Fourcade (UMP).
Patrice Gelard (UMP) s'est inquiété de "retrouver demain la franc-maçonnerie, les cathédrales, le christianisme dans le patrimoine national".
Et pourquoi pas "la potée auvergnate" comme monument historique, a ironisé M. Charasse, refusant comme M. Badinter que la Constitution