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Interview

Pierre Mauroy : «Sarkozy rend la vie difficile à son Premier ministre»

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Institutions. A Matignon entre 1981 et 1984, Pierre Mauroy revient sur la difficulté de la fonction :
publié le 17 juillet 2008 à 4h20

Pierre Mauroy a été Premier ministre de 1981 à 1984, sous la présidence de François Mitterrand. Le sénateur (PS) du Nord évoque «la charge exténuante» du locataire de Matignon et les «efforts d'adaptation» de François Fillon pour ajuster sa fonction face à un président de la République «hyperactif».

La sciatique dont souffre Fillon, dans la dernière ligne droite de la réforme des institutions, trahit-elle la charge des responsabilités qui pèse sur le Premier ministre ?

Il a dû faire un effort sur lui-même pour venir au Sénat [mardi, afin d'introduire la seconde lecture du projet de réforme sur les institutions, ndlr] et il souffre, visiblement. Il peut arriver à tout le monde de tomber malade mais, effectivement, la charge du Premier ministre est pesante, exténuante. Il n'est pas anormal qu'en période de fatigue un Premier ministre récolte une maladie qui le handicape forcément dans l'exercice de ses responsabilités.

Dans «le Monde», Nicolas Sarkozy juge que Fillon ne «souffre» pas «davantage dans l'exercice de sa fonction que Pompidou ou Debré sous De Gaulle ou que Mauroy sous Mitterrand». Son sort est-il identique à celui de ses prédécesseurs ?

Pour prendre l'exemple de ma propre expérience, François Mitterrand était très présent. Il se situait là où l'appelait sa fonction et se maintenait à ce haut niveau en faisant confiance à son Premier ministre et à son gouvernement. Nos relations personnelles étaient telles que nous avons pu, tous les