Enfin un godemiché élégant ! Le Njoy est si abstrait qu'il peut passer, en toute innocence, pour une sculpture moderne. Poli et miroitant comme du mercure, ce gode en acier chirurgical se prend par les deux bouts et procure des plaisirs morphologiquement compatibles avec diverses muqueuses. Homo, hétéro, mâle, femelle ? Tout le monde peut s'en servir, seul ou à deux. Le manche incurvé est conçu pour explorer la paroi du vagin et de l'anus, à la recherche des zones sensibles. Le bout annelé, qui fait se succéder trois oignons de tailles différentes, sert de chapelet anal. Ce sextoy de luxe rejoint, à trois siècles de distance, les olisbos japonais que les marchands vendaient au porte-à-porte à l'époque d'Edo (XVIIIe siècle). On les nommait harigata ou encore ryochidori lorsqu'ils avaient deux têtes. Sculptés dans de l'écaille de tortue ou de la corne de buffle, ils pouvaient s'utiliser «à cru» ou bien préchauffés, ce qui est quand même beaucoup plus agréable. Il fallait en effet plonger les harigata dans une petite casserole d'eau chaude ou bien les remplir avec des cendres chaudes afin qu'ils prennent la température du corps. La chaleur les amollissait et de nombreux haïkus soulignent avec humour ces femmes qui, telles de bonnes cuisinières, portent la cuisson de leur godemiché à la température idéale : «Prenez-le en main / pour voir s'il est à point, dit / la dame du palais.» «A la nuit profonde / c'est trop chaud, c'est trop tiède, dit / la d
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