Pourquoi avoir voulu moderniser la fondation Jean-Jaurès?
La fondation a été lancée à une époque où la problématique centrale était celle de la démocratisation, à l’Est après la chute du mur de Berlin, en Amérique latine après la chute des dictatures militaires, et en Afrique du Sud après la chute de l’apartheid. Nous y avons fait de «l’ingénierie démocratique» pour soutenir ce processus. Quinze ans après, c’est à la problématique de la globalisation que l’on doit s’intéresser en menant avec les pays émergents, les Etats-Unis et l’Union européenne, un travail commun de réflexion. Avant la fin de l’année, nous tiendrons, par exemple, trois colloques en Inde, en Chine et au Brésil. Il s’agit ainsi de faire de la fondation un centre de production intellectuelle pour devenir le lieu de rénovation de la pensée socialiste en France. Voilà notre ambition!
La création récente à gauche de think-tanks (Terra Nova, La Forge) vous a-t-elle incité à faire peau neuve?
La réflexion sur notre refondation est très antérieure puisqu’elle a été amorcée pendant la présidentielle. On considère qu’il y a assez de terrains à explorer pour accueillir les nouveaux venus, et l’on est plus dans une volonté de coopération que dans un esprit de concurrence. Notre position institutionnelle, issue du PS mais indépendante de lui, nous différencie aussi des autres structures. Et notre autre spécificité est de n’être pas seulement un think-tank mais aussi un centre d’archives a