Les «grossesses tardives» progressent. Sans compter les maternités hors norme, comme celle de cette femme de 59 ans qui avait bénéficié d'un don d'ovocytes au Vietnam et a donné naissance à des triplés cette semaine à Paris, à l'hôpital Cochin. Les bébés, deux garçons et une fille, sont en bonne santé, la mère en forme d'après l'équipe médicale. Sans aller jusque-là - ces grossesses arrangées par la médecine après la ménopause demeurent exceptionnelles -, les Françaises procréent de plus en plus tard. Les ventres arrondis à l'âge de Rachida Dati (43 ans en novembre) n'étonnent plus. Il y a vingt ans, 8 000 femmes accouchaient la quarantaine passée, dont 1 500 à plus de 45 ans. Elles sont 28 000 aujourd'hui. Le chiffre a largement triplé. Pour la tranche d'âge en dessous, en 2004, 258 000 femmes de 35 à 39 ans ont eu un enfant, elles n'étaient que 160 000 en 1980. «Ce contexte de désir d'enfant fort et tardif fait le lit du recours à l'AMP [l'assistance médicale à la procréation, ndlr], et explique son succès, même si c'est un mirage», écrit Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste et auteure de Famille à tout prix(lire page 4). Aujourd'hui, dans un centre de fertilité 25 à 30 % des femmes ont plus de 38 ans.
«Engrenage». L'âge moyen à la naissance était de 26,5 ans il y a trois décennies, il est aujourd'hui de presque trente ans (29,9 exactement), 32 pour les Franciliennes. L'an dernier, 21 % des nouveau-nés avaient une