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Redécoupage électoral: «l’expert» de Pasqua aux manettes

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Hervé Fabre-Aubrespy, «l’expert présent au côté de Pasqua en 1986», lors du dernier redécoupage, «est de retour», note Patrick Le Lidec, chercheur au CNRS.
par Propos recueillis par François Vignal
publié le 17 septembre 2008 à 7h00

Patrick Le Lidec, chercheur du CNRS, qui a notamment travaillé sur les collaborateurs parlementaires, les stratégies de placement des députés et les préfets, souligne que «la logique d'Alain Marleix est de faire un redécoupage à minima, pour éviter d'affecter la situation personnelle des députés sortants».

Pourquoi un redécoupage électoral est-il aujourd'hui nécessaire ?

Pour des raisons qui tiennent aux mouvements de population. Plusieurs recensements ont montré des mouvements importants. Le Conseil constitutionnel a demandé à de nombreuses reprises à redécouper les circonscriptions. Le gouvernement Jospin aurait déjà dû le faire.Les craintes du PS sur ce redécoupage sont-elles justifiées ?
Il semble que la logique d'Alain Marleix (secrétaire d'Etat à l'Intérieur et aux Collectivités territoriales, chargé du redécoupage Ndlr) soit de faire un redécoupage à minima, pour éviter d'affecter la situation personnelle des députés sortants, ce qui favorise autant ceux de droites que de gauche d'ailleurs. Et comme la majorité est de droite à l'heure actuelle…

A partir du moment où c'est une opération à minima, on sanctuarise les inégalités de représentation, parce qu'il est prévu de conserver le cadre départemental et de maintienir la règle de deux députés par département, quelle que soit sa population. Cela explique la forte représentation de la population rurale et la sous-représentation des territoires urbains.