Pas encore officiellement candidat à la présidence du Sénat, mais premier tout de même à fouler hier la moquette lie de vin de la salle de conférence du palais du Luxembourg. Avant même de connaître l'issue du second tour des sénatoriales, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a amorcé hier soir le combat qui l'intéresse vraiment : la primaire organisée mercredi pour départager les différents prétendants au plateau (l'équivalent sénatorial du perchoir de l'Assemblée nationale). L'ex-Premier ministre grille la priorité médiatique à ses deux adversaires déclarés, le sénateur des Yvelines Gérard Larcher et celui de l'Oise, Philippe Marini. Mais conserve un semblant de retenue : «Je me déclarerai officiellement une fois que nous aurons en main le résultat des élections, minaude-t-il, et que j'aurais eu des conversations avec un certain nombre de personnalités, comme l'actuel président Christian Poncelet et Jean-Claude Gaudin.» Ce sera chose faite aujourd'hui.
Pour Raffarin, il est impératif de limiter les fronts. L'accord de désistement réciproque en faveur du mieux placé pour emporter le plateau conclu avec le sénateur-maire de Marseille sous les bons auspices du chef de file des réformateurs de l'UMP Hervé Novelli devrait jouer en sa faveur. Reste pour lui à s'assurer des intentions du louvoyant Poncelet. Persuadé que le «meurtrier n'est jamais le successeur», le sénateur de la Vienne a toujours pris soin de ménager l'actuel président du Sénat. Or,