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Libération

Un consensus historique mis à mal

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Les actions militaires à l’étranger faisaient l’objet d’un accord tacite entre gauche et droite depuis trente ans.
publié le 23 septembre 2008 à 9h00
(mis à jour le 23 septembre 2008 à 9h00)

En votant «non» à la prolongation de l’intervention des forces armées en Afghanistan, le Parti socialiste a fissuré hier un certain consensus sur les affaires de défense. Il existait depuis trente ans. Il faut en effet remonter à l’intervention des parachutistes français à Kolwezi (Zaïre), en 1978, pour retrouver une telle opposition de la part du PS.

Depuis lors, un accord tacite existait entre la droite et la gauche de gouvernement pour soutenir les interventions extérieures dans lesquelles était engagée l’armée française. On le vit lorsque François Mitterrand était à l’Elysée (1981-1995), que ce soit dans le cas du Liban, du Tchad, du Rwanda, de la guerre du Golfe ou du début de celle de Bosnie. La droite modérée (RPR et UDF) soutint les actions militaires engagées par le chef de l’Etat. Les critiques vinrent plutôt d’une partie de la gauche (PCF, Chevènement) comme de l’extrême droite.

Même scénario, à fronts renversés cette fois, après 1995 et l’élection de Jacques Chirac. Les socialistes approuvèrent l’implication militaire en Bosnie, puis, revenus au pouvoir en 1997, participèrent à l’engagement de la France dans la guerre du Kosovo. Il s’agissait pourtant d’un conflit mené par l’Otan et sans l’accord des Nations unies.

Accord. Chirac était à l'Elysée et Jospin à Matignon lorsque débuta l'intervention française en Afghanistan en 2001. Les deux hommes ne souhaitaient pas engager la France trop avant dans la guerre. Chirac en retira même les forces spécial