Grosse coupure de courant chez les amis de DSK. La haute tension qui régnait, ces derniers mois, au sein de sa sensibilité, «socialisme et démocratie» (SD), tourne à la scission. Entre ses deux lieutenants, Pierre Moscovici, rangé derrière Bertrand Delanoë, et Jean-Christophe Cambadélis, artisan du rassemblement des «reconstructeurs» derrière Martine Aubry, la rupture est consommée.
Tension. En témoignent deux lettres envoyées aux militants. «SD n'a pas résisté aux coups de boutoir de ceux qui ont confondu reconstruction et combinaison, indique Moscovici. Cette aventure-là est finie, j'en prends acte avec tristesse.» Réplique de Cambadélis : «Un nouveau courant veut donc se constituer […] Je le regrette, cela m'attriste.»
Et le député de Paris d'estimer que ce «ralliement [de Moscovici, ndlr] de dernière minute, à Delanoë [constitue] une rupture avec Dominique Strauss-Kahn»…
«Restez groupés», avait lancé DSK à ses troupes, en juillet 2007, avant d'aller prendre la tête du FMI. Mais, comme le rappelle le député du Finistère Jean-Jacques Urvoas, «quand le chat n'est pas là, les souris dansent». Très vite, les deux hommes divergent sur la stratégie.
Pierre Moscovici met en avant sa candidature à la succession Hollande. Jean-Christophe Cambadélis, lui, échafaude l'attelage des «reconstructeurs», qu'incarnera bientôt Aubry, mêlant, outre les amis de DSK, ceux d'Arnaud Montebourg