Français, vous avez «peur». C'est le président de la République qui vous l'a dit hier soir, depuis Toulon, où il discourait face à 4000 personnes de la politique économique de la France et des conséquences de la crise financière. Mais rassurez-vous : Nicolas Sarkozy veille et, plus réformateur que jamais, il ambitionne désormais de «refonder le capitalisme». La crise actuelle n'est évidemment une aubaine pour personne, mais le chef de l'Etat a démontré hier soir, avec habileté, comme elle allait lui être utile pour amplifier les réformes et s'exonérer de rendre des comptes sur l'efficacité de sa politique depuis quinze mois. Souhaitant «dire la vérité aux Français», il a d'emblée assuré que «la crise actuelle aura des conséquences dans les mois qui viennent sur la croissance, sur le chômage, sur le pouvoir d'achat…» Bref, du sang et des larmes.
Messianique. Dans cette allocution très classique, bâtie en deux parties (situation internationale, situation française), Nicolas Sarkozy souhaitait être entendu sur (au moins) un point précis par «les Français qui craignent pour leurs économies». Il s'engage à ce que «pas un seul déposant ne perde un seul euro parce qu'un établissement financier se révélerait dans l'incapacité de faire face à ses engagements» (lire décryptage page 3). Dans la même veine, il a promis que «l'Etat interviendrait» si les banques se mettaient à restreindre les crédits aux parti