La prise du parti est-elle, aux yeux de Ségolène Royal, un plat qui se mange froid ? Deux semaines après avoir appelé à ranger les candidatures au «Frigidaire», qu'en est-il exactement de ses vues quant à la succession de Hollande ? Samedi, l'ex-candidate, qui expliquait cet été qu'elle se lancerait, en cas de score «significatif», a tenu à rassurer ses fidèles sur la constance de ses ambitions : «Jamais je n'ai songé à abandonner.» Et, bien sûr, pour la suite des opérations : «Je suis là aujourd'hui, je serai là demain. Rien ne me fera reculer sur ce chemin que j'ai choisi.»
Pour ses amis politiques, pas question, officiellement, de surinterpréter le propos : «C'est le discours de quelqu'un qui a été candidat à la présidentielle, commentait Vincent Peillon. Mais ça ne préjuge de rien, ni pour le congrès du PS ni pour 2012.» Son récent repli tactique ne préjuge pourtant, lui non plus, de rien… «Ça ne voulait pas dire qu'on se fout du leadership, décrypte un proche, juste qu'elle n'est pas candidate dans n'importe quelle circonstance. Le Frigidaire, on en sort un jour. Tout le monde sait qu'il y a des chances qu'elle soit candidate si on est devant.»
Reste à savoir dans quelles proportions. Et les sondages, où elle est aujourd'hui nettement distancée par le maire de Paris, n'incitent guère à l'optimisme. Ainsi celui du JDD-Ifop d'hier, où Royal (24 %) n'est plus qu'en troisième position dans le cœu