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Libération

Wœrth taxe l’assuré pour masquer le trou de la Sécu

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publié le 30 septembre 2008 à 7h14

Avec 8,9 milliards d'euros de déficit en 2008 et un objectif de 8,6 milliards pour 2009 aux allures de vœu pieux, le trou de la Sécurité sociale n'est pas près de se combler. Présentant hier le PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale), le ministre du Budget et des comptes publics, Eric Wœrth, a insisté sur le caractère «réaliste» de ce budget. Réaliste sans doute mais la promesse de la présidentielle d'un retour à l'équilibre en 2012 semble de plus en plus irréalisable.

Projections. Le gouvernement a multiplié les expédients pour afficher coûte que coûte un déficit en légère baisse malgré le contexte économique. Si aucune mesure n'avait été prise, le déficit de la Sécu en 2009 serait de 15 milliards d'euros, au lieu des 8,6 escomptés, se défend le ministre du Budget. Il insiste moins sur le fait que pour arriver à ce résultat, il alourdit les prélèvements obligatoires, comme cela va aussi être le cas pour financer le RSA. Ce que dénonce le député socialiste Jean-Marie Le Guen, qui reproche au gouvernement d'appliquer à la Sécurité sociale «une gestion politique au fil de l'eau».

L’assurance-maladie, selon les projections de la commission des comptes de la Sécurité sociale, risquait d’être en déficit de 7,6 milliards d’euros l’an prochain. Le gouvernement a choisi de fixer à + 3,3 % l’objectif de dépenses d’assurance-maladie. Un chiffre déjà difficile à tenir. Mais même si les dépenses sont par miracle maîtrisées, l’assurance-maladie aura